Jeudi 20 juillet, nous quittions le domicile de Nathalie au Marh-Dû, afin d’aller jusqu’à Angers, chez mon oncle Yves et sa femme. Les quelques jours d’avance que nous avons sur notre départ, par rapport à la date de fin initiale de ce second wwoofing, nous permettent une plus grande souplesse quant à notre trajet. Aussi nous décidons, plutôt que de remonter à Josselin récupérer le canal de Nantes à Brest, de descendre en direction de Vannes et de rejoindre Nantes par la côte !

Pas facile de résumer 12 jours de trajet tant nous avons vécu de choses… Je pensais initialement faire un montage vidéo, mais notre PC est tombé en rade en plein milieu, m’obligeant ainsi à revoir mes plans. C’est donc sous forme de cartographie que je vous propose de découvrir notre itinéraire, cartographie que je complète ci-dessous par quelques anecdotes amusantes..! 

Cette carte comporte des icônes interactives. Cliquez dessus ! Des vidéos sont cachées dans le tas..!

 

J26 – Du Marh-Du à Pluneret

Nous démarrons par une petite journée dont le but est de descendre jusqu’à Pluneret, où la maman et la tante de Marine sont encore en vacances dans un gîte. Nous passons par Pluvigner où la tenante d’une épicerie nous offre deux petites cagettes qui se glissent à merveille sur nos porte-bagages arrière, nous laissant ainsi un petit espace où poser notre nourriture. La météo est triste et pluvieuse pour ce départ, mais cela n’entame pas notre moral remonté par ce renouveau de liberté !

Après manger, le soleil ressort et nous baigne de sa chaleur alors que nous arrivons à Sainte-Anne d’Auray, troisième lieu de pèlerinage français (après Lourdes et Izieu). Nous admirons la sublime basilique (dont l’extérieur est plus beau que l’intérieur) et les beaux jardins, avant de repartir pour Pluneret, à une dizaine de kilomètres de là. Sur la route nous nous égarons et finissons sur une départementale ultra passante où les voitures nous frôlent à 110 km/h… On prend peur et on essaye de s’en sortir en coupant à travers champs, sans succès…

Nous survivons néanmoins et arrivons vers 18h45 au gîte de Catherine et Corinne, où nous nous remettons de nos émotions en regardant nos deux hôtes essayer nos vélos… Pas si simple 😉 Marine se rend compte qu’elle a perdu sa polaire… Pas de bol, celle-ci est tombé sur le bord de la départementale maudite, et nous voilà obligés d’y retourner en voiture !

 

J27 – De Pluneret à Séné

Démarrage laborieux en cette journée grise et venteuse. À midi, nous n’avons pas encore fait 3 km ! La faute à un réveil tranquille, et à des courses un peu longues au Carrefour du coin. La météo annonce de la pluie, alors nous prenons un peu plus de retard encore en s’arrêtant acheter un ciré de marin, censé remplacer mon k-way de montagne qui tend à perdre son efficacité… C’est tout un art de faire des courses à deux en vélo, car nous ne pouvons laisser nos sacoches sans surveillance (vu qu’elles ne ferment pas à clé). Il faut donc soit arpenter les magasins à tour de rôle, soit en trouver un, comme ce matin, qui nous autorise carrément à rentrer nos monture dans la boutique ! Sympa !

Nous traçons alors jusqu’à la chapelle Sainte-Avoye, située entre Auray et Bono, et sur le tracé sur GR34 que j’ai fait l’année dernière (je met d’ailleurs plus d’une heure à reconnaître l’endroit, mais ne parlons pas ici de ma piètre mémoire !). Nous repartons après manger et qui nous croisons ? Catherine et Corine, qui étaient venues faire un tour à la chapelle également ! On les soupçonne de ne pas vouloir nous laisser repartir… Mais l’heure tourne… Il est déjà 15h et les nuages noirs s’amoncellent… On file en direction de Vannes où nous arrivons sur les coups de 17h. Et qui croisons-nous sur le port de VannesCatherine et Corrine, encore ! Voilà notre théorie confirmée !

La pluie nous épargne encore le long des 5 km qui nous séparent de Séné, mais les premières gouttes arrivent au moment où Maud, notre hôte warmshower (la première !) nous ouvre la porte de sa maison. Une grande maison face au golfe, au sein de laquelle nous avons notre chambre et salle de bain privée… Nous partageons avec eux, et un couple d’amis à eux, un succulent repas et de bonnes discussions. Partagés entre la gêne de « profiter » ainsi de l’hospitalité des gens, et la joie d’avoir une couette au sec pour dormir, la fatigue a raison de nos états d’âme, et nous sombrons rapidement.

 

J28 – De Séné à Muzillac

Dès le réveil, on se sent de nouveau gênés de squatter ainsi chez des gens qu’on ne connait pas… On décide donc de filer avant le petit déjeuner afin de leur permettre de le partager tranquillement avec leurs amis. Nous allons à Port Anna, à 2 km d’ici, où nous savourons nos tartines à la pâte de noisette et notre café/thé préparé au réchaud à gaz. Puis nous filons en direction du passage de Saint-Armel, où « Le Petit Passeur » (une barge pouvant embarquer 12 personnes, ou 5-6 vélos) nous fait traverser le chenal de Saint-Léonard, nous épargnant ainsi un détour de 25 km par les terres ! Le capitaine de la barge est très sympa : c’est un peintre qui vit à Vannes, et qui fait ce job pour l’été histoire de s’assurer un revenu. Il nous souhaite bon vent, et nous repartons.

Nous continuons alors notre périple par le terre, jusqu’au Tour du Parc, point de départ du sentier des douaniers (le GR34) puis jusqu’à la pointe de Pencadenic où nous empruntons un second passeur, nettement moins causant ! Comme si le destin nous avait entendu, un énorme grain lui passe sur la tronche quelques minutes après que nous ayons traversé… Héhéhé ! 

Nous mangeons à Penerf, puis roulons sans grand chose à dire sur les petites routes qui remontent jusqu’à Muzillac. La pluie nous passe dessus, mais ça ne sera que de courte durée, et nous plantons la tente sous le soleil. Première fois que nous plantons la tente dans un champ en bord de route… Pas de bol : à peine arrivés dans le champ, le propriétaire débarque en voiture ! Heureusement sympathique, il nous autorise à dormir là à condition qu’on ne laisse rien traîner. Au moment de dormir, un bruit étrange résonne à quelques mètres de la tente : on dirait un sanglier qui grogne. On ouvre doucement la toile : rien. On a dû rêver.

 

J29 – De Muzillac à Kercabellec

S’il y a bien une journée qui semble avoir été sous le signe du destin, c’est celle-ci ! 

Nous avons roulé jusqu’à 16h30 sous la flotte… Heureusement pas si intense, on est restés au sec sous nos vêtements techniques. Seul le repas de midi a été un peu compliqué, malgré notre sol de tente tendu entre 3 pins en guise d’abri. Nous avons traversé de jolis villages comme Penestin, reconnu pour ses excellentes moules (pas de bol, le seul resto que nous avons croisé était complet), et des coins sympas comme la plage de la mine d’or et ses belles falaises oranges (on rappellera toutefois aux gens l’ayant nommée, que l’or est jaune, pas orange).

Vers 18h se pose la question quotidienne à vélo : où se laver ? Après une journée à transpirer, on est moites, et on apprécie de se rincer un coup. Aujourd’hui, nous jetons notre dévolu sur la plage de Merquel, située sur la commune de Mesquer. Je vous dépeint le tableau : il fait gris, la pluie n’est pas loin, et un vent furieux nous refroidis illico à la température ambiante de 19°C. La mer est déchaînée, et des embruns salés à 17°C balayent la plage. Les douches sont sommaires : en plastique, en plein milieu du sable qui nous colle aux pieds, et en face de la cabane des maîtres nageurs qui ne se gênent absolument pas pour reluquer Marine qui se lave en sous-vêtements. Bref, qu’est-ce qu’on fout là ?! On se dit que ça nous fera de bons souvenirs (et c’est le cas) et on se jette à l’eau (au sens propre pour moi, qui en profite pour me tremper dans l’océan)… Mais rapidement !

Notre dose de courage étant vidée pour la fin de journée, je propose à Marine de manger dans une crêperie à côté d’ici, à Kercabellec. Nouveau défi : trouver un coin où poser les vélos afin qu’on puisse garder un œil sur eux le temps de manger. Surtout qu’en face du resto se dresse un immense chapiteau dans lequel a lieu la fête des moules où pas mal de gens du coin semble venir se rassembler. Mais revenons à nos vélos. Alors que nous échangeons avec le tenant de la crêperie, un couple d’une trentaine d’années nous aborde, leur bébé dans les bras, et nous dit de but en blanc : « vous n’avez qu’à mettre vos vélos dans notre jardin !« . D’abord méfiants, nous papotons un peu et apprenons que Benoît et Nathanaëlle sont également des cyclotouristes, qui vont partir d’ici 3 semaines pour un périple de 6 mois en Amérique du sud, en vélo… avec leur bébé de 7 mois ! De fil en aiguille, nous discutons avec les parents de Nathanaëlle (à qui appartient en fait la maison) qui nous proposent leur studio pour dormir cette nuit, ce que nous acceptons avec un plaisir mêlé de surprise et de reconnaissance.

Les affaires rangées, nous décidons d’aller manger des moules-frites à la fête des moules. Là encore, un couple nous offre la fin de sa bouteille de rosée… Mais que se passe-t-il aujourd’hui ?! Quelle chance ! On danse un peu, malgré ma réticence. « Mais tu ne connais personne ici ! » me dit Marine, « Lâche toi, ne t’en fais pas !« . Je l’écoute, je danse, et en rentrant chez nos hôtes, j’entends une voix m’interpeller : « Bonsoir Pierre« . Je lève la tête, et me voilà face à face avec un pote de promo ECAM, qui était de passage du Mesquer pour 2 jours, et était venu profiter de la fête des moules, admirant au passage mes prouesses de danseur..! Je n’en reviens toujours pas !

Après quoi nous rstons partager le dessert de Benoît et Nathanaëlle, et nous couchons dans notre petit studio privatif.

 

J30 – De Kercabellec à Guérande

Après un petit déjeuner partagé avec nos hôtes, nous filons sous un soleil déjà de plomb. Direction Piriac-sur-mer un joli petit village où nous pique-niquons sur une plage. Le vent est frais. Nous repartons, et croisons un groupe de grenoblois qui nous proposent de planter la tente chez eux… Dommage, nous avons encore pas mal de route à faire ! Nous continuons jusqu’au port de La Turballe où nous admirons quelques bateaux de pêche, et tombons sur la première énorme plage touristique de notre périple.

Nous la dépassons, et arrivons ainsi sur la route qui longe les marais salants de Guérande. Nous achetons un peu de sel à une vendeuse en bord de route (avant de nous rendre compte, trois kilomètres plus loin, que même le sel du centre touristique était moins cher que ça), puis sillonnons au milieu des marais, en nous estimant heureux d’avoir le vent dans le dos, car les cyclistes d’en face semblent en grande difficulté ! Après quoi nous remontons jusqu’à la ville que Guérande (non sans prendre de risque le long d’une départementale bouchonnée de touristes) dont nous admirons la vieille ville fortifiée, sa cathédrale et ses rues pavées. Nous faisons le plein d’eau, mais ne pouvons pas nous laver aux toilettes car une dame ferme tous les toilettes publiques juste sous nos yeux ! On ne peut pas toujours avoir la chance d’hier 😉 Nous repartons alors, et allons poser la tente en sortie de la ville.

 

J31 – De Guérande à Pornichet

Aujourd’hui, cela fait déjà un mois que nous sommes partis ! Que le temps passe vite ! Nous prenons la route en direction des marais salants que nous traversons une nouvelle fois, afin d’aller jusqu’au Croisic, un village mignon mais surpeuplé de touristes et de parisiens, la faute à la ligne TGV directe qui y arrive depuis la capitale. Nous visitons le port, regrettant de ne pouvoir acheter du poisson frais pour le manger immédiatement… Qu’importe, nous avons l’habitude de manger des crudités, du houmous et du pain/fromage, maintenant ! Après manger, nous redescendons par la côte sauvage côté ouest, et filons en direction de Batz-sur-mer que nous dépassons rapidement, puis sortons de la presqu’île pour arriver à La Baule.

Triste contraste : finis les espaces sauvages, bonjour les zones touristiques surpeuplées. La ville n’est pas spécialement jolie, et nous longeons une plage absolument immense (près de 10 km) qui suit toute la baie du Pouliguen, jusqu’à Pornichet où nous retrouvons Pauline, une amie connue dans notre ancien boulot chez CoSpirit. Nous buvons un coup (même plusieurs) au Bidule, un bar du coin au concept sympa : seuls 2 vins sont servis (Banyuls blanc et rouge) à 2€ le verre, et on peut apporter ses propres biscuits apéro ! Après quoi nous sommes invités à manger chez ses parents : excellentes pizzas dégustées face à un (presque) coucher de soleil sur la mer… Que demander de plus ? Pour couronner le tout, nous sommes retenus à dormir dans leur appartement familial de la Baule, avec une vue face à la mer également. On a une chance incroyable !

 

J32 – De Pornichet à Saint-Nazaire

Petite journée aujourd’hui. Après un petit dej face à la mer (ne manquait que le soleil) on part avec Pauline sur la place à marée basse pour chasser la palourde, le crabe et les coques ! Après quoi on récupère nos vélos et on pique-nique tous les 3 sur la place de Pornichet jusqu’à 17h environ. Le temps est plutôt beau, et il est difficile de se lever du sable pour pédaler jusqu’à Saint-Nazaire. Heureusement le trajet est court, et nous avons même le temps d’aller au Castorama du coin pour acheter une bâche contre la pluie, avant d’arriver chez Pascale et Thierry.

Une fois de plus nous sommes soufflés par la générosité des gens : nos hôtes sont de sortie chez des amis ce soir. Mais ils n’hésitent pas une seconde pour nous laisser les clés de la maison ! Nous pensions planter la tente dans le jardin, mais la pluie arrivant, ils nous proposent de dormir dans une chambre, ce que nous acceptons avec plaisir. Cerise sur le gâteau : Pascale nous a préparé une (excellente) tarte et des pâtes pour notre repas du soir ! Les mots nous manquent pour exprimer notre gratitude, et nous comptons bien nous rattraper lors du petit déjeuner pour leur rendre la pareille.

 

J33 – De Saint-Nazaire à Paimboeuf

Après un petit déjeuner où nous avons enfin pu échanger avec Pascale et Thierry, nous filons en direction du centre de Saint-Nazaire (c’est-à-dire à 1 km d’ici). Grand moment de la journée : je vais chez le coiffeur histoire de ratiboiser un peu ma tignasse en prévision du mariage de la semaine prochaine. J’en profite pour glaner 2-3 conseils sur l’entretien de ma barbe qui commence à devenir un peu broussailleuse. Petit tour autour des chantiers navals, où nous pouvons voir -de loin- un énorme paquebot en construction.

L’heure est venue de mettre nos vies en jeu : nous décidons de traverser le pont de Saint-Nazaire en vélo. Comprenez bien : ce pont est ouvert à tous, piétons et cyclistes compris. Mais la traversée est dangereuse car la piste cyclable et le trottoir sont ridicules, et ne sont pas séparés de la route. Ajoutez à cela un vent dantesque qui souffle par bourrasques, et vous avez une idée de l’épreuve [vidéo à l’appui]. Le conseil régional a d’ailleurs, pour la première fois, mis en place une navette gratuite pour traverser le pont. C’est un bus qui prend piétons et vélos, mais les horaires de départ ne nous arrangent pas, et il faut défaire tout notre attelage. Et puis on se dit qu’on est capable de le faire et qu’on aura une jolie vue d’en haut, alors merde !

Après avoir perdu le contrôle de ma vessie plusieurs fois (principalement quand je me faisais frôler par des poids lourds), on arrive de l’autre côté, à Saint-Brévin-les-Pins où on mange avant de reprendre la route. Finies les hésitations quant à l’itinéraire, car nous venons de rejoindre le tracé de la Vélodyssée ainsi que celui de La Loire à vélo qui trace jusqu’à Nantes. Pour notre part, nous nous arrêtons à Paimboeuf pour planter la tente dans un champ !

 

J34 – De Paimboeuf à Nantes

(Bon anniversaire Antho !) Dès le départ, on sent qu’on a rejoint une grande voie cyclable, car les touristes à vélo sont nombreux ! Je passe rapidement sur la journée de vélo, qui n’a rien d’exceptionnel sur ce bord de Loire assez monotone (hormis les côtes qui viennent nous casser les jambes !). Nous arrivons à Nantes sur les coups de 18h. Difficile de retrouver l’agitation, les conducteurs dangereux, les gens qui nous regardent de travers… On file jusqu’à notre Warmshower du soir, en la personne de Jeanine, une sexagénaire hyperactive qui enchaîne la plongée, le vélo, la rando (bien que rendue difficile par sa sciatique incurable), et la navigation. On échange sur nos expériences respectives dans son petit appartement, qui n’est qu’un pied à terre français : d’habitude, elle habite à la Réunion ! 

 

J35 – Nantes

Comme nous restons 2 nuits chez Jeanine, nous y laissons nos vélos et partons à la découverte de Nantes à pied ! Quelle joie de pouvoir se tenir la main et marcher bras-dessus-bras-dessous dans les rues ! Nous suivons la ligne verte mise en place dans le cadre du festival du voyage à Nantes. De multiples œuvres d’art sont mises en place partout dans la ville, au milieux des rues et des œuvres d’art des années précédentes. Cette diversité donne à Nantes une allure très dynamique. Nous découvrons également la magnifique cathédrale de Nantes dans laquelle nous restons un bon moment, subjugués par sa beauté.

Nous croisons ainsi des enseignes de magasins très artistiques, un immense jardin des plantes et son troupeau de chèvres, un « Lieu unique » dans l’ancienne usine LU, le tout au son des avions qui survolent la ville très bas dans le ciel. L’après-midi nous allons aux machines de l’île où nous admirons un éléphant mécanique géant qui laisse l’ingénieur que je suis rêveur [vidéo à l’appui]. Encore un tour sur l’île, et nous rentrons chez Jeanine.

 

J36 – De Nantes à Ingrandes

Nous quittons Nantes pour aller à Angers. Trois constats s’imposent à nous aujourd’hui. Primo, le vent joue énormément sur notre performance : nous l’avons dans le dos, et nous avalons plus de 65 km dans la journée. Le fait d’être guidés par des panneaux tous les kilomètres, sans avoir à sortir constamment la carte, joue aussi probablement. Secundo : nous sommes paranos. Au moment de manger à midi, dans un petit parc, nous multiplions les cadenas, et nous posons moins de 10 m plus loin… Quand surgit un groupe d’allemand, qui n’accroche rien du tout et se barre à 300 m de là sans se soucier du sort de leurs montures… Ça nous fait réfléchir (et en même temps on se serait bien marrés si quelqu’un était venu les leur prendre !). Tercio : la notion de temps se dilate en roulant. Rien à voir ici avec les théories einsteiniennes sur la dilatation de l’espace temps, je vous rassure. Simplement, à force de voir tant de choses différentes, le temps semble s’allonger. Ainsi, notre rencontre avec Pascale et Thierry nous semble remonter à des semaines en arrière, alors que c’était il y a 4 jours à peine !

Les berges de Loire sont assez monotones : nous croisons des cultures de radis, des jolis petits villages, pas mal de cyclistes. La Loire est à son niveau le plus bas depuis longtemps, et les écriteaux signalant les immenses crues du fleuve nous semblent peu utiles… Et pourtant ce cours d’eau au caractère lunatique est surveillé plusieurs fois par jour, afin de s’assurer que les maisons construites en deça du niveau de l’eau ne se fassent jamais surprendre.

Nous arrivons vers 19h, après 65 km, au lieu de notre bivouac, une fois de plus dans un champ. Nous avons de l’avance sur notre planning : il nous reste moins de 30 km jusqu’à Savennières, notre point de chute, et nous sommes 2 jours trop tôt. Aussi, nous troquons nos billets de TGV afin de rentrer à Lyon mardi plutôt que jeudi !

 

J37 – De Ingrandes à Savennières

Après un petit déjeuner au soleil, au son de France Inter où un reportage sur les abattoirs nous fait davantage encore réfléchir à notre façon de consommer de la viande, nous filons pour Savennières. Le trajet est rapide sur des routes de campagnes assez banales. Nous mettons de la musique pour tuer la monotonie du pédalage. Nous arrivons finalement vers 16h chez ma famille à Savennières, où nous sommes reçus comme des rois dans une immense maison. J’ai plaisir à revoir cette famille bretonne que je ne rencontre pas si souvent, et le repas est animé de discussions sur le passé familial. Après quoi, nous profitons d’un lit confortable.

 

Demain, nous rentrons à Lyon.